samedi 18 mars 2017

lettre ouverte à une Fan.



Lina,
La pluie est venue…j’ai pensé à toi !
Ça m’a touché le fait que tu ais à choisir entre acheter un manteau, et t’inscrire dans cette formation qui porte sur la phytothérapie, et que tu opte pour cette dernière. 
 Alors pour te consoler j’ai décidé de t’offrir ce petit présent, je l’avais acheté lorsque j’étais étudiante avec l’argent de ma bourse, 
moi aussi j’étais souvent contrainte à faire des choix :
Savoir et apprendre ou m’habiller, manger, et tout le reste…

Et puis quelque temps après un proche de la famille m’a offert un cadeau, le même livre…l’ayant en double je n’ai jamais songé à "offrir", mais après ce qui s’est passé ce Samedi…je ne voyais que ça, pour égaler la noblesse de ton acte !

Sinon que te dire ? il y a tant de choses à dire, tu sais…entre autre cette nouvelle contrainte que nous subissons, non pas celle de choisir son métier, mais de forger son métier, ce qu’on nous propose, ne nous procure plus de satisfaction…alors on s’ingénie tout en souffrant, 
tout ce que je peux faire c'est de t'encourager à continuer, je ne te cacherai pas; tu continuera certes à souffrir encore, mais le goût de ce que tu fera sera meilleur et au-dessus de toute difficulté!

l'ayant en deux exemplaire, je n'avais  jamais pensé en offrir un, pourtant je n'utilisais qu'un seul, pendant que l'autre prenait la poussière au milieu de mes autres livres, jusqu'à ce que...  Lina vienne.  devenue mon coup de coeur à son tour, des deux ouvrages, je décide de lui offrir le plus cher d'entre eux , celui que j'ai acheté avec mon argent de Bourse, et qui m'a accompagné tout au long de mes études.

PS: et puis merci pour les graines de Graviola! je compte les planter...et bien évidemment te tenir au courant de ce qui se passe dans mon jardin. 


graines offertes
par Lina


voilà comment se présente
 le fruit de Graviola,
 et qui est renommé pour
 son efficacité
dans la lutte anti-Cancer.



jeudi 16 mars 2017

les 1000 et une raison pour voyager en Kabilye et partout ailleurs en Algérie!

je viens de finir ma série d'articles sur mon dernier voyage en Kabylie. mais il me reste encore des choses à dire...j'aimerai revenir sur la définition du "voyage", et sur les raisons qui nous poussent à partir, et bien, a-ton besoin d'avoir des raisons pour voyager?

  • l'acte de "Voyager"
"un voyage se passe de motifs. il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. on croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait"
L'usage du monde
Nicola Bouvier
  • voyager avec des copains,  voyager seul,  ou en mode "organisé"...toutes les combinaisons sont intéressantes.
il m'arrive de voyager seule, j'aime bien quand j'ai besoin de silence, de calme...quand j'ai envie de rester avec moi-même;
Avec d'autres gens c'est différent, c'est la diversité dans toute sa splendeur, il y a des affinités et le contraire aussi...à chacun son grain de sel, c'est bon pour s'amuser!
http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/02/les-nomades-algeriens-tizi-ouzou.html  

  • géographie, marcher, trotter, s'évader, quitter sa vie...
prendre la route, dormir dans le bus le temps d'arriver, lire ou voir défiler des paysages, parfois pas forcément beaux...réfléchir sur soi, sa vie, les autres, le terre, ce qu'on va manger ce soir, tout et n'importe quoi!
 http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/03/case-depart-lappel-de-la-kabylie.html

  • LA "nature", 
dame Nature a toujours  fait tourné à fond le moteur de ma volonté et de mon désir d'aventure.
s'engouffrer entre les montagnes jusqu'à se sentir petit, nu, faible devant la force créatrice...
s'étonner devant le système, s'émerveiller devant cette terre tantôt gigantesque, tantôt en colère, où parfois complétement fragile...
http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/03/la-beaute-farouche-de-la-terre-de.html
  • leçons de vie; histoires, socialisme, culture...etc.
revenir sur l'histoire, revivre la douleur de ceux qui ont été là avant nous,
des gens qui ont donné leur vie, leur sang...
se recueillir, prendre le temps  de considérer les faits, analyser tout: paroles, décisions, caractères, ce qui a fait d'eux ce qu'ils étaient, et  ce qui leur a survécu...
http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/03/lalla-fadhma-nsoumer-quand-les-villges.html

sinon admirer le gens d'autre fois,  leur génie... et s'efforcer d'avouer que le progrès à fait de nous de " stupides consommateurs".
se remettre en question....

http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/03/le-socialisme-des-villages-de-kabylie.html

 discuter avec les gens...des patriotes, dans d'autres conditions. se faire traiter de touriste, manger local...acheter des souvenirs
admirer d'autres tranches d'âge, et d'autres rides que celles de sa mère...

http://carnetdexploration.blogspot.com/2017/03/misere-de-la-kabyliele-livre-inconnu.html

autrefois je rêvais d'explorer le monde, j'ai grandi, et j'ai vu que j'avais encore tant à voir rien qu'en Algérie.
l'Algérie, tout un  continent pour vous, pour moi...
mon carnet et mon appareil ne me quittent jamais lors de mes escapades, j'ai eu du mal au début pour trouver le juste équilibre entre texte et image, j'ai fini par me forger, et je sais comment je parle de mes explorations!
je l'améliorerai, certes. mais je crois que c'est ce que je veux !
je compte continuer sous un nouveau LOGO, depuis le temps que j'y pense...je ne l'imaginais pas sans la carte de l'Algérie!
quand vous goûtez à cela vous n'arrêterez plus ...
trouvez votre propre façon de voyager et vous verrez:

l'Algérie comme vous ne l'avez jamais vu


mercredi 15 mars 2017

le socialisme des villages de Kabylie avant Karl Marx


Voyage en Kabylie, épisode 05 et le dernier,  

ici quand on faute, on paie une amande
quand on s'absente de la réunion, on paie une amande.
quand il y a des funérailles au village et que l'on s'absente, on paie une amande.
quand on cause des problèmes on paie une amande....
-où va l'argent des amandes? avais-je demandé.
-nourrir les projets du village, réparation, travaux d'intérêt général...etc.

-extrait du dialogue entre nous et les guides du
village de Tirourda.


placette de la réunion du village le plus propre de Kabylie.

chaque village a une mosquée, une crèche, une maison de jeune, et un lieu public pour se réunir"
ce qu'on appel "tadjmaate"  (ce qui signifie en arabe; se réunir)
de façon hebdomadaire les villageois se retrouvent  pour parler "projets" ou pour résoudre des problèmes; comme l'héritage, les divorces...etc.

ils résolvent leurs malentendus  par eux même, ils n'ont jamais recours à la justice que nous connaissons, gare à celui qui consulte le palais la justice avant, ça lui vaudra le bannissement!
-ici on régle tout par nous même, si le problème s'avère insoluble, on appelle les sages (de chaque tribu) dit le guide.
les gens qui commettent des fautes, paient des amandes, sinon ils sont mis en quarantaine (la peine la plus difficile dans leur lois) la prison n'existe pas pour eux!
on se  demande pourquoi!? .... ce peuple est né libre! donc c'est logique que  la captivité soit une chose impensable,imprononçable...mais la mise en quarantaine est la plus dure, chez un peuple aussi "social"

et  c'est ça le plus beau, leur "socialisme"
Karl Marx en Algérie.
jamais un Kabyle n'a mis de plan, ou posé les fondations de sa maisons, sans regarder ce que projetaient ses voisins...ici, on réfléchit ensemble, et on construit ensemble!

un socialisme fabuleux qui intéressa Karl Marx et qui le réduisit à une certaine modestie, au point où il avait dit que si il avait découvert le Kabylie il aurait reécrit la moitié du "Capital"...ce que me raconte mon guide avec fierté alors que nous traversons les petits potagers du village.

 pendant que nous marchons, il m'explique des tas d'autres choses, comme par exemple  ces branches de figuiers coupées et amassées  qui fourniront une sorte de tabac à chiquer.

dans un des villages on nous propose des figues que nous dégustons trompées d'huile d'olive ... en été on les mange fraichement cueillies de l'arbre, on en fait sécher une partie pour l'hiver...
en effet dans ce pays on vit de liberté et de figues sèches ....

dans le bus, je vois à travers la fenêtre...une dame, vieille pliée en deux pour travailler la terre, je suis pleine d'admiration et des tendresse...
les kabyles mènent une vie au rythme de la nature....
je révise mes précieuses notes sur le chemin du retour;  je tombe sur le calendrier berbère raconté et commenté par mon guide, les noms des mois en Kabyle,  leurs significations,  leurs durées diffèrent, un mois kabyle peut durer 7 jours ou plus comme c'est le cas pour ...
  يناير, 
 فورار, 
où le climat change ثيمغارين  
où le froid revient doux, puis rude (احڨان (اكاي+ احرين
   où le printemps arrive  نيسان
ايزڨزاون
 ايقوران
où il fait trop chaud الصمايم
الخريف
 حرفاذم
où il commence à faire froid الشتا 
 où les nuits sont très longuesليالي
 ايفركانن

je regrette de ne pas avoir revu mon guide, il n'était pas venu, il devait travailler...
je ne connais toujours pas son nom, je n'ai même pas pris de photo de lui.
je me souviens qu'il m'avait dit qu'il travaillais dans l'Audio-visuel.
je le remercie énormément pour toutes ces histoires extra-ordinaires, ces explications, la tasse de tisane partagée sur le flanc d'une montagne...

je ne pouvais pas espérer faire un meilleur voyage!


lundi 13 mars 2017

"Misére de la Kabylie"...le livre inconnu d'Albert Camus!

Voyage en Kabylie: épisode 04, le point d'Orgue du Voyage

Albert Camus arrive en Kabylie vers la fin du mois de Mai. il est tout de suite frappé par la misère de la région qu'il visite. Alger-Républicain publie, le 27 mai un extrait de la lettre qu'il reçoit de son envoyé spécial:
"ici la misère est effroyable. si ce n'était pas ridicule, il faudrait le crier tous les jours dans le journal. je ne suis pas suspect de sentimentalité. mais aucun homme de sensibilité moyenne ne peut voir ce que j'ai vu sans être bouleversé", souligne Albert Camus.
Mai-Juin 1939


un petit rassemblement se forma, je rejoins nos jeunes bougiotes par curiosité.
elle était là .. un visage tout rempli de tendresse, et dans lequel le temps a creusé de profonds sillons.

oh la brave dame, merci les garçons pour la photo!
sachant que nous sommes des touristes, elle nous montre ses bottes en caoutchouc pour nous dire qu'il fait froid, et que c'est ce qu'il faut pour la neige.
les jeunes bougiotes ont le privilège de parler Kabyle, ils échangent des bouts de compliments avec elle...ce qui semble la ravir.
tout d'un coup son visage s'illumine lorsqu'elle se lance dans un certain récital, je ne pige rien mais, je ne suis pas insensible aux rimes qui le parsèment.

plus tard William me fait le bonheur de traduire, en fait elle racontait sa vie, qui fût dure et difficile, aux temps de la France en particulier, quand il n'y avait rien à manger, quand il faisait froid et que la neige lui arrivait jusqu'à la taille.
de certaines trahisons entre compatriotes, hypocrisie, et autres médiocrités...
j'écoutais, et ce que j'avais lu jadis sur la Kabylie me revenait...
William me dit qu'il y a beaucoup de proverbes de-dans, que ces rimes étaient composées là, tout de suite...ça vient en parlant....
j'étais sous le charme, comment ne pas fondre en Larmes devant cette légende vivante!
et puis tout ça me rappelle un livre que j'avais lu, dont les faits, sans les les vivre ils vous marquent...

un livre que je n'ai pas acheté en librairie, mais chez un marchand exposant à même le trottoir sa marchandise, le livre me saute au yeux tout de suite:

en rentrant je le dévore en une seule soirée! ....pour vous dire combien  ce livre et bien écrit.
 il a été publié par Alger-Républicain entre le 5 et le 15 juin 1939, d'après l'enquête que mena l'auteur en Kabylie; un vrai travail de journaliste, doublé d'une plume exceptionnelle (rappelons que Camus est un pied-noir, il a eu le prix Nobel de littérature en 1957)
et voici ce qui m'a frappé....

des enfants qui s'évanouissent de faim , en classe.
des vielles qui vont chercher à manger, et qui ne reviennent jamais ...elles meurent ensevelies sous les énormes couches de neiges.
des femmes qui meurent aux couches...
des jeunes qui s'exilent pour nourrir leurs familles...
des hommes à qui en confisquent leurs bêtes, leur seul moyen de survie dans un  certain nombre de cas....
et les 50 bébés qui meurent sur 100 ....

 on y trouve des tableaux , et des chiffres qui font mal....on se sent directement concerné, ces gens qui ont souffert font partie de nous!...mais quelle déception que ce livre ne soit pas connu des Algériens eux même.
je vous laisse encore ce petit bout de lettre, écrite par l'auteur
 "vous me croirez sans peine si je vous dis que j'ai mal à l'Algérie, en ce moment, comme d'autres ont mal aux poumons."
to be continued

la série photo by Walid Baghdadi

mercredi 8 mars 2017

Lalla Fadhma N'soumer; quand les villges Kabyles accouchent de femmes légendaires.

voyage en Kabylie, épisode 03

"notre sang coule à torrents
et creuse des ravins
entre l'ennemi et nous
vivre avec vous est impensable
au nom de ceux qui sont tombés
si vous comptez rester de force
c'est cette force qui vous abattra
main dans la main mes frères
si l'un tombe l'autre le relève
plutôt se briser que de plier
Ô pays, on t'en fait le serment." 

poème énoncé au début du film "Lalla Fatma N'soumer"
de Belkacem Hadjadj
 

 il y a encore quelques jours, je ne savais rien d'autre sur cette femme, que son nom et son origine, et bien évidemment qu'elle joua un rôle important dans la révolution algérienne.
sinon; rien d'autre, que dalle!
 c'était dans le programme, à la fin de la randonnée, faire escale à un autre village: "Soumer"
je suis toujours privilégiée, mon guide est toujours là et m'offre des commentaires sur tout:

 

-on ne détient  pas beaucoup de documents sur elle! ceux qui reste c'est son descendant qui les a.
-elle a eu beaucoup d'enfants?
mon guide me rigola au nez avant de répondre.
-elle fût marié pour une nuit seulement...
j'avais imaginé que son mari était mort!
-il avait de la chance qu'elle ne l'ait pas tué elle même, elle était contre l'idée du mariage!


 nous débarquons au village, devant cette résidence à la fois vieille, charmante, complétement originale, et qui fût considérée comme luxueuse de son temps.  en effet Lalla Fadhma était l'unique fille d'une famille aisée, et avait sa propre chambre, ou elle pouvait s'isoler comme bon lui semblait.


 nous rencontrons son descendants, qui bredouille devant nous des bouts de sa vie, je pensais au début qu'il n'était pas doué pour la parole en public.
les jeunes -villageois de Tirourda qui ont proposer de nous guider- me disent qu'il détient les documents et qu'il compte publier un livre, oui c'était clair.

nous entrons dans cette pièce presque "sacrée", elle a vécut ici, médité ici, "pensa" sa " révolution" ici...





 elle est  née en 1830, près de Aïn El-Hammam.
elle fût mariée de force à son cousin,  mais refusa de consommer le mariage, le matin elle prend la fuite vers son village natal, ce qui lui valu d'être répudiée.

on dit qu'elle fût enfermée pendant un moment, ce qui la déprima...mais elle ne tarda pas à se ressaisir.









depuis son retour, elle passe ses journées dans sa chambre à méditer...peu à peu les gens du village ont recours à ces conseils, elle les reçoit hommes et femmes.

on commence à parler de sa sagesse, jusqu'à lui attribuer une certaine magie, en effet toute la personne de Lalla Fadhma est enrobée d'une aura mystérieuse...qui inspire respect et crainte, même dans les rangs de l'ennemi.
l'armé Française approche, et les bruits de la lutte aussi.

Lalla Fadhma s'occupe des pauvres et des malades, à l'aide des femmes du village elle se procure des provisions pour soutenir la résistance. elle va jusqu'à s'imposer dans les réunions masculines pour motiver les villageois, et les empêcher de renoncer à la lutte.
en effet pour elle s'allier à la France pour ne pas souffrir de la faim est un déshonneur...mieux vaut mourir!

Hautaine, et méprisante....
 elle finit par conduire des troupes, et s'allier à d'autres chefs, comme "Cherif Boubaghla" qui eut le béguin pour elle.
mais cette union ne put avoir lieu, son mari refusant toujours de la libérer.
elle mena plusieurs batailles, fit subir beaucoup de dommages à l'armée Française.

d'autres batailles seront perdues, Cherif boubaghla a été dénoncé et tué, Fadhma se fera capturée à son tour près de Tirouda en 1857, et sera incarcérée jusqu'à sa mort en 1863, à l'âge de 33 ans!

les témoignages qui lui ont survécus sont magnifiques, et à travers lesquels se dégage encore la grandeur de cette jeune femme...
son khôl, ses bijoux en argent et ses tatouages...
hautaine et méprisante,  son port majestueux marqua longtemps  les esprits des soldats Français.

une échelle en bois permettait de monter en haut, cette séparation faîte de poutres en bois  grinçait sous mes pieds, décor nu, propice à la méditation!

Ô,  lalla Fadhma on aurait pas imaginé l'Algérie Libre sans l'existence de têtes fortes et coriaces comme toi et tous les autres!


to be continued

lundi 6 mars 2017

la beauté farouche de la terre de kabylie

voyage en kabylie, épisode 02
"et le mot bonheur paraît bien maigre pour décrire ce qui vous arrive.
finalement ce qui constitue l'ossature d'une existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que les autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature"
Nicolas Bouvier
l'Usage du Monde

Venderdi matin, notre randonnée commence... 
le brouillard est épais, saupoudrant le décor d'un certain mystère.
nous faisons escale au village de Tirourda, nous sympathisons avec les habitants, le temps de connaître les méandres de la vie kabyle. puis nous continuons notre ascension.
je marche tout en regardant la végétation et les roches. 
j'aime la nature, la manière avec laquelle elle façonne ses éléments, et exhibe sa beauté, même en cette froide période de l'année...
quelques parcelles de terre sont encore couvertes de neige, une couleur de plus, à laquelle mon oeil n'est pas habitué....
soudain, elles apparaissent, majestueuses, vêtues de blanc et la tête littéralement plongée dans les nuages.
les voilà; les belles montagnes de Kabylie!
 celles qui ont rendue la région "insoumise" à la France, et qui ont forgé le caractère de ces habitants, pour choisir une vie difficile plutôt que de quitter sa terre; on est forcément quelqu'un de fort!


 Pins, Sapins, Cèdres...
 c'était beau de voir toute cette quantité d'arbres!
pendant que je les contemple bouche bée, je prends  un peu de retard. je clôture la marche avec l'un des guides, et si l'on m'avait dit que ce jeune homme d’aspect ordinaire, serait mon encyclopédie pour tout le reste de la randonnée; je ne l'aurait pas cru!
 
il m'entretient des champignons qu'il a l'habitude d'aller chercher dans la montagne, en connaisseur, et en décrivant bien les goûts et les odeurs, il vous donne l'eau à la bouche: bolets, morilles, trompettes de la mort...
lors d'une pause il me propose une tasse de tisane, verveine, thym et autres plantes...légèrement sucrée, profusion de goûts!
après un bon repas au beau milieu des montagnes, on reprend la marche, on descend cette fois...
les garçons s'amusent encore à prendre des photos;
mon privilège à moi continue aussi; une randonnée commentée par un vrai Kabyle, des plantes, des arbres beaux et  majestueux par-ci...
des animaux et leurs Traces par-là...on parle de sanglier, de la chasse et l'agriculture, du  chacal, et du renard... il connait avec précision l'anatomie du Porc-épic, et quelle partie du corps représente le plus d'intérêt  pour les gourmets, en plus de son foi qu'on dit succulent, et sa viande considéré comme remède...

-il n'est pas menacé? 
-tu plaisantes, c'est lui qui menace!

le groupe rigole devant mes inquiétudes d'écologiste, et on me rassure, que cet animal abonde dans la région, donc aucun risque d'extinction.
il m'entretient de l'âne aussi, emblème de la Kabylie, cet animal a toujours été pour moi un sujet d'attendrissement,  et encore plus quand les paysans le traitent avec respect...ce que j'admire dans le récit de mon guide. par contre, les Kabyle n'entretiennent pas d'ânesse!

! اوووه عيب-
-pourquoi?

il me redit la même réponse , j'en déduis que le sujet est tabou!
mais ma surprise est grande et complète quand il me parle de loups, ils ont disparus, mais ont été réintroduits dans la région, il en a fait l'expérience par lui même, puisqu'il s'était déjà fait attaqué une fois alors qu'il était seul en montagne!

-oh, il n'a pas abandonné, il a continué à me poursuivre, ces bêtes sont comme les chiens ils savant quand tu as peur!
en effet la biologie a confirmé ce genre de données, ayant peur notre corps dégagent un parfum qui nous trahit, et comme les canidés ont un odorat sur développé;  ils savent à qui ils doivent s'y prendre!

 
la flore,les minéraux...j'exerce mon art avec un immense plaisir !
je compare ce que je vois, avec les données et les images stockées dans ma tête!
là où le froid règne, les tableaux me rappelle ce que j'ai vu à Tlemcen. 
d'autres prises de vue, avec des montagnes géantes et envahissant l'espace me rappellent Bijaïa et précisément "Yemma Gouraïa".
devant mes exclamations, le guide me dit qu'il trouve que "je regarde la nature avec Art!" 

c'est pas fini!
à l'ouest le brouillard a cédé un peu, ce qui a permis au  mont  "Azrou 'n 'Thor" de s'imposer. 1850 m de haut.
il doit son nom à la deuxième prière de la journée "الظهر",  étant habité par un marabout, on dit qu'un jour il tomba du sommet et mourut,à cette heure de la journée, d'où cette appelation.
depuis ce jour cet endroit abrite une tradition: "un pèlerinage en haute altitude, durant le mois d'Aoùt" d'où est né une autre légende, ce mont est si droit, et  vertical qu'une fois, une bassine de couscous tomba...et que l'on retrouva intacte en bas!
notre parcours enregistré par l'appli Quechua
plus à l'est  Lalla khedidja, 2308m , nous ne la verrons malheureusement pas...

Lalla Khadidja? qui -est-ce ? encore une héroïne nationale, elle aurait guerroyé contre les espagnols au 16ème siècle, ce qui fait d'elle - dans ma tête-,   une contemporaine de "Yemma Gouraïa"
Ô! Ces femmes qui ont marqué l’histoire on donnant leur vie pour leur pays!
En retour ce pays a donné leurs noms  à ces plus belles et majestueuses montagnes...
Comme ça on les oubliera jamais.
Il y aura toujours quelqu’un qui viendra dans la région et qui voudra savoir : qui était lalla Khedidja, et qu’est- ce qu’  a fait Yemma Gouraya ?

 to be continued...
 


 là où, peut-être, quelque chose vient de commencer... je t'offrirai des couleurs. dimanche, 01 Octobre 2023. journal intime!