lundi 6 mars 2017

la beauté farouche de la terre de kabylie

voyage en kabylie, épisode 02
"et le mot bonheur paraît bien maigre pour décrire ce qui vous arrive.
finalement ce qui constitue l'ossature d'une existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que les autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature"
Nicolas Bouvier
l'Usage du Monde

Venderdi matin, notre randonnée commence... 
le brouillard est épais, saupoudrant le décor d'un certain mystère.
nous faisons escale au village de Tirourda, nous sympathisons avec les habitants, le temps de connaître les méandres de la vie kabyle. puis nous continuons notre ascension.
je marche tout en regardant la végétation et les roches. 
j'aime la nature, la manière avec laquelle elle façonne ses éléments, et exhibe sa beauté, même en cette froide période de l'année...
quelques parcelles de terre sont encore couvertes de neige, une couleur de plus, à laquelle mon oeil n'est pas habitué....
soudain, elles apparaissent, majestueuses, vêtues de blanc et la tête littéralement plongée dans les nuages.
les voilà; les belles montagnes de Kabylie!
 celles qui ont rendue la région "insoumise" à la France, et qui ont forgé le caractère de ces habitants, pour choisir une vie difficile plutôt que de quitter sa terre; on est forcément quelqu'un de fort!


 Pins, Sapins, Cèdres...
 c'était beau de voir toute cette quantité d'arbres!
pendant que je les contemple bouche bée, je prends  un peu de retard. je clôture la marche avec l'un des guides, et si l'on m'avait dit que ce jeune homme d’aspect ordinaire, serait mon encyclopédie pour tout le reste de la randonnée; je ne l'aurait pas cru!
 
il m'entretient des champignons qu'il a l'habitude d'aller chercher dans la montagne, en connaisseur, et en décrivant bien les goûts et les odeurs, il vous donne l'eau à la bouche: bolets, morilles, trompettes de la mort...
lors d'une pause il me propose une tasse de tisane, verveine, thym et autres plantes...légèrement sucrée, profusion de goûts!
après un bon repas au beau milieu des montagnes, on reprend la marche, on descend cette fois...
les garçons s'amusent encore à prendre des photos;
mon privilège à moi continue aussi; une randonnée commentée par un vrai Kabyle, des plantes, des arbres beaux et  majestueux par-ci...
des animaux et leurs Traces par-là...on parle de sanglier, de la chasse et l'agriculture, du  chacal, et du renard... il connait avec précision l'anatomie du Porc-épic, et quelle partie du corps représente le plus d'intérêt  pour les gourmets, en plus de son foi qu'on dit succulent, et sa viande considéré comme remède...

-il n'est pas menacé? 
-tu plaisantes, c'est lui qui menace!

le groupe rigole devant mes inquiétudes d'écologiste, et on me rassure, que cet animal abonde dans la région, donc aucun risque d'extinction.
il m'entretient de l'âne aussi, emblème de la Kabylie, cet animal a toujours été pour moi un sujet d'attendrissement,  et encore plus quand les paysans le traitent avec respect...ce que j'admire dans le récit de mon guide. par contre, les Kabyle n'entretiennent pas d'ânesse!

! اوووه عيب-
-pourquoi?

il me redit la même réponse , j'en déduis que le sujet est tabou!
mais ma surprise est grande et complète quand il me parle de loups, ils ont disparus, mais ont été réintroduits dans la région, il en a fait l'expérience par lui même, puisqu'il s'était déjà fait attaqué une fois alors qu'il était seul en montagne!

-oh, il n'a pas abandonné, il a continué à me poursuivre, ces bêtes sont comme les chiens ils savant quand tu as peur!
en effet la biologie a confirmé ce genre de données, ayant peur notre corps dégagent un parfum qui nous trahit, et comme les canidés ont un odorat sur développé;  ils savent à qui ils doivent s'y prendre!

 
la flore,les minéraux...j'exerce mon art avec un immense plaisir !
je compare ce que je vois, avec les données et les images stockées dans ma tête!
là où le froid règne, les tableaux me rappelle ce que j'ai vu à Tlemcen. 
d'autres prises de vue, avec des montagnes géantes et envahissant l'espace me rappellent Bijaïa et précisément "Yemma Gouraïa".
devant mes exclamations, le guide me dit qu'il trouve que "je regarde la nature avec Art!" 

c'est pas fini!
à l'ouest le brouillard a cédé un peu, ce qui a permis au  mont  "Azrou 'n 'Thor" de s'imposer. 1850 m de haut.
il doit son nom à la deuxième prière de la journée "الظهر",  étant habité par un marabout, on dit qu'un jour il tomba du sommet et mourut,à cette heure de la journée, d'où cette appelation.
depuis ce jour cet endroit abrite une tradition: "un pèlerinage en haute altitude, durant le mois d'Aoùt" d'où est né une autre légende, ce mont est si droit, et  vertical qu'une fois, une bassine de couscous tomba...et que l'on retrouva intacte en bas!
notre parcours enregistré par l'appli Quechua
plus à l'est  Lalla khedidja, 2308m , nous ne la verrons malheureusement pas...

Lalla Khadidja? qui -est-ce ? encore une héroïne nationale, elle aurait guerroyé contre les espagnols au 16ème siècle, ce qui fait d'elle - dans ma tête-,   une contemporaine de "Yemma Gouraïa"
Ô! Ces femmes qui ont marqué l’histoire on donnant leur vie pour leur pays!
En retour ce pays a donné leurs noms  à ces plus belles et majestueuses montagnes...
Comme ça on les oubliera jamais.
Il y aura toujours quelqu’un qui viendra dans la région et qui voudra savoir : qui était lalla Khedidja, et qu’est- ce qu’  a fait Yemma Gouraya ?

 to be continued...
 


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