lundi 7 novembre 2016

1er Novembre....rencontre avec Mokhtar eddine Djouad

en voici un petit privilège que m'a accordé mon guide préféré de la ville d'Oran,  je l'avais rencontrée la première fois lors d'une formation où ma candidature a été retenue, pour apprendre comment organiser une randonnée, il nous enseigna comment faire une visite guidée urbaine et l'histoire d'Oran avec.
vous l'écouter un moment, et vous aurez l'impression que le temps recule, les personnages revivent et les vieux vestiges se repeuplent!

on s'était donné rendez-vous après la visite guidée (organisé par les Nomades Algériens, le Samedi 29 Octobre, et dont voici un petit résumé : http://nothingcooler.com/2016/10/19/these-are-most-evil-female-killers-history/?type=archive )

je vais le rencontrer chez lui, dans son quartier.
nous effectuons nos  premiers pas à Sidi El-Houari, on parle de tout : du temps, nos études , les feux d'artifices du 1er Novembre (coûtant une fortune pour un gouvernement qui déclare traverser une crise économique, le fameux   التقشف)

en route, il me montrent des monuments, et me parle de lui...
mais cette fois, il me montre des lieux qui ne sont pas prévus tout le temps dans les visites guidées et que beaucoup de guides ignorent toujours!
après la place Kleber, siège de SDH, l'église de Saint-Louis, il m'invite à découvrir :



la scalera, bâtie par les espagnols:


elle a été été emménagée sous forme de Balcon de sorte à ce qu'elle offre une promenade offrant une magnifique vue sur le port d'Oran.
elle a été détruite, il y a environs 5 ou 6 ans, après une  mauvaise décision, ainsi que le quartier appelé "Maria", juste en bas, là où était née sa propre mère.

oui la mère de Mokhtar était née ici, au cœur de Sidi El-Houari, elle y avait suivi sa scolarisation jusqu'à ce qu'elle devienne enseignante dans une école du quartier. elle et son père font connaissance par correspondance, au bout de quelques années ils décident de se marier, alors ils vont habiter dans sa terre d'origine "Biskra", ou naquit notre guide quelques temps après.

mausolée du Marabout Abdel Baqi:


qui se trouve à quelque patés de là, il reste peu connu, seulement les plus authentiques des habitants de la ville d'Oran se rappelle son existence.

Mokhtar avec le petit fils du Marabout

le tombeau

 c'est beau!
Vieux coffre en bois

 

 

 

 








   il est entretenu par le petit-fils du Marabout lui même, un gaillard très sympathique, jovial et qui expliquerai volontiers à qui veut l'entendre, l'histoire de ses ancêtres qui ont combattu côte à côte avec l’émir Abdel-Kader, dans son discours on voit bien la passion qui l'anime, il discute avec Mokhtar des trucs qui restent à faire, et entrevoient même une collaboration. cependant...


moi, je continue à scruter le paysage, et les détails...

la vue que nous avions sur le port, et le massif montagneux.
la vue que nous avions sur la chapelle de notre dame du Salut, et le fort de Santa Cruz
 Mokhtar éprouve de la peine, pour le quartier "Maria", qui a été rasé il y a quelque temps, le terrain reste vacant, aucun des soit-disant "projets" prévus, n'a vu le jour.
il a grandi, il a fallu qu'il suive ses études à Oran, la famille décide d'y emménager,  c'est là que sa mère redécouvre la joie de vivre dans son quartier "natal".

 puis nous nous engageons sur  "El Camino de la muerté" ou le chemin de la mort :

sinistre! beaucoup de vies se sont vues basculer ici: crimes, ou condamnation? je ne sais, je me pose des questions.

en tous cas le danger actuellement viendrai d'un éventuel effondrement, cette promenade semble être en mauvais état, et reste à la merci des conditions météorologiques et géographiques, principalement de "l'ardoise"  (roche feuilletée, métamorphique) qui perd ses couches d'année à une autre.

tant qu'on a pas décidé de faire quelque chose....
je ne vous dis pas, le potentiel touristique que j'ai senti sous mes pas...

nous aboutissons ici, sur cette magnifique piste dite "El-GasAa", que beaucoup d'habitant fréquente:
le jour pour manger sans sandwich de "karane" arrosé de citronnade,
 le soir pour se saouler, j'imagine.




 nous rebroussons chemin, Mokhtar continue à me parler de lui, et comment son histoire d'amour a commencé avec la ville d'Oran. il raconte la scène comme s'il la vivait de nouveau. il se projette dans son quartier, avec ses copains, quand un groupe d'espagnols l'engagent et lui demandent où se trouvent les bains turcs. ignorant leur existence, et voulant faire quelque chose, il décide de chercher et exige de lui même de tout savoir!

nous continuons....mosquées cette fois-ci: celle de la Perle, puis de Sidi El-Houari ....nous marchons jusqu'à la porte d'Espagne, un lourd grillage condamnent toute les entrées!
 nous avons des gens qui veillent sur ce patrimoine, mais de façon que je qualifierai de "maladive"!!!
pourquoi persistons nous à pousser notre curiosité jusqu'au bout,alors que des Cadenas imposants et dispersés un peu partout nous barre le chemin?
c'est que...nous ne pouvons pas faire autrement!
notre combat relève de la révolution, on doit avoir du sang de martyr qui coule dans nos veines.
nous ne savons si nous obtiendrons "gain de cause", mais nous mourrons en essayant!

mosquée de la perle
mosquée de Sidi El-Houari
porte d'Espagne

c'est grâce au travail fait par les associations, que Mokhtar connait petit à petit l'histoire de la ville d'Oran, mais la principale source de ses connaissances reste la documentation.

fascination! il me cite des auteurs, et des passages, m'explique des faits et des noms....
ce sont aussi des rencontres précieuses qui ont enrichi son parcours (2007-2010), comme certains architectes et historiens, mais aussi le regretté Monsieur "Hamani", qui survit à travers des  enregistrements, où il a raconté passionnément tout ce qu'il savait sur la ville d'Oran, Mokhtar parle de lui comme d'une "encyclopédie".
en effet, qu'il repose en paix!

à la fin, on l'appelle pour faire des visites guidée et il finit par travailler comme "Guide" ce qui semble l'enchanter!

je me suis livrée à un petit exercice, que j'ai aimé et que je risque de reprendre:


je lui avais parlé d'une certaine photo, prise il y a longtemps. je voulais  voir cet endroit, alors il m'y a emmenée volontiers, voici "la Place de la Perle" jadis et maintenant:

Place de la Perle (ma photo)
place de la perle, jadis


une dernière rencontre  avant de rentrer,


la randonnée touche à sa fin, nous nous retrouvons à nouveau devant chez lui, nous parlons du "Bunker" qui est juste en face.
la flotte française perd lors de la 2ème guerre mondiale, La France pense à se protéger, la France construit des abris sous terre...
Abdel-Malek s'approche. il doit avoir dix ans, Mokhtar l'aborde, il semble connaître l'histoire de ce lieu, sa grand-mère lui a raconté!
 je le regardais avec des yeux ronds, il n'était pas comme les autres.
Mokhtar lui dit qu'il fera de lui un guide si il venait souvent,
 il promet que oui!
Mokhtar-eddine Djouad et le petit Abdel Malek, discutant sur les différentes débouchées de l'Abri.

alors, vivement la prochaine randonnée!

jeudi 3 novembre 2016

la photo, un atout pour vos actes créatifs... Hors série


Université d'Usto,
un peu plus de 14h,
je viens de me garer, et je cours  pour  minimiser mon retard.
je ne sais pas où c'est, Siffeddine vient me chercher du côté de l'auditorium, il m'accueille à bras ouvert.

une fois dans  la salle, j'apprécie tout de suite l'atmosphère qui y règne, la pièce était belle, vieille, un peu abandonnée (certains carreaux étaient cassés), mais elle avait l'air d'être entre de bonnes mains, elle fût décorée, de sorte à ce qu'elle possède une âme propre à elle.

je m'en voulais déjà  d'avoir raté les ateliers précédents: dessin, origami, et les base de la photo.
mais bon comme on dit il est jamais trop tard pour bien faire,  après les "Bases de la Photos" présentées par Walid Baghdadi et Siffeddine kadouri ( les deux créateurs  d'un Club artistique nommé "Saw'Art") voici cette  fois  les jeunes qui écoutent attentivement  la grande "Nora" donner son cours, le thème: comment réaliser une série de photo?

Nora, présentant une série de photos: explications en profusion, et photos émouvantes.
qu'est-ce qu'une série de Photos?
un ensemble de photos où il y a une certaine cohérence et aussi de la complémentarité entre elles, comme si les images tournaient autour du même message  -j'ai raté le début du cours, mais je pigeais au fur et à  mesure ce que voulais nous transmettre Nora-
elle s'est inspirée de ces travaux pour donner des exemples et aussi de personnes qui bossent avec elle, comme Fay et Amar qui ont participé avec elle à une exposition en France: regards croisés; Oran-Strasbourg, et qui ont présenté chacun sa propre série (ville d'Oran, portraits de personnages emblématique de la ville d'Oran...etc.)
elle profitait selon les points qu'elle abordait pour prodiguer des conseils, et ainsi l'échange n'allait pas que dans un seul sens, il a été donné aux spectateurs d'exprimer leurs réflexions et exclamations.

ainsi on a appris qu'il n'y avait pas vraiment une limite pour le nombre de photos dans une série ou une exposition. aussi que le texte  qui accompagne une photo, n'est pas obligatoire, mais il peut ajouter un plus (pourquoi pas même gagner le Prix WordPress!). il est par contre nécessaire dans le cas d'un portrait.

comment se protéger du Plagiat ? (question venu du public), Nora nous réponds qu'il est possible d'aller protéger ses photos chez Lambda pour 200 Da seulement, ils sont à Cavignac (j'avais appris leur existence, quand je voulais enregistrer mon premier ouvrage écrit en 2014)
alors,
pourquoi ne pas signer ses photos?  une photo signée, c'est moche! dit-elle. d'ailleurs d'après elle les grands photographes  ne signent jamais leurs Photos et puis une photo signée ne saurait trouver un exposant!
pour cela il y a toujours un panneau qui indique le titre et le nom de l'auteur.

 ce fût aussi l'occasion d'aborder la différence entre l'argentique et le  Numérique, les avantages et les défauts de chacun.  j'étais d'accord avec elle, sur la limitation en 36 prises qui pouvait être avantageuse, dans ce cas là  on prends tout son temps pour "shooter", les photos étaient vraiment dures à obtenir...avec le Numérique, c'est la rafale!  on appuie à tout bout de champs, et on perds beaucoup de temps à vérifier nos prises.
rappelons le: trop de Photo, tue la Photo!

personnellement je prends  souvent des photos pour illustrer mes textes et non le contraire. à force de faire beaucoup de  sorties, le besoin de faire de belles  photos  s'en ressentait,  alors j'avais commencé par analyser mes besoins, et mon choix était tombé sur un Lumix  (DC Vario) un Bridge de Panasonic:    performant, peu encombrant, objectif  non interchangeable mais muni d'un zoom très puissant (*60) parce que parfois j'avais besoin de prendre des animaux en photos, sans trop les approcher.
 et puis j'assiste partout à des petites formations qui comme celle-là, peuvent m'apprendre des tas de choses, où cette fois  par exemple Nora m'a expliqué comment le traitement des photos n'était pas de la triche, mais une nécessité, parce que la prise d'un appareil photo est limitée, ainsi  pour recouvrir cette image naturelle qu'on voulait capturer dès le départ , les photographes ont souvent besoin de traiter leurs images.

aussi il y avait la question sur "le Noir et Blanc" que Nora qualifie comme un domaine très vaste et difficile,  pour réussir sa prise, il faut voir "noir et blanc" et bien maîtriser  le jeu de contraste et de lumière! dit-elle.

si vous voulez participer, il est grand temps...c'est intéressant, convivial, et Gratuit!

merci Nora
merci Saw'Art







 là où, peut-être, quelque chose vient de commencer... je t'offrirai des couleurs. dimanche, 01 Octobre 2023. journal intime!